Traitement de semences de blé dur Des blés durs de plus en plus traités
Avec l’augmentation de la part des semences traitées, l’arrivée d’un nouveau produit homologué en bio et en conventionnel, ainsi que l’identification des facteurs influençant le taux de Jno sont autant de nouvelles avancées pour la production.
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À l’occasion de la rencontre technique régionale, organisée en Avignon le 19 novembre dernier, Philippe Braun, ingénieur régional Arvalis, a fait un point sur l’évolution des protections sur blé dur. « Depuis les années 2005-2006, la protection phytosanitaire sur blé dur a subi des bouleversements », expliquait le spécialiste. Au niveau national, une enquête a été réalisée par le Gnis montrant « une augmentation assez sensible de l’utilisation d’Astral Plus et du Gaucho blé sur les 4 dernières campagnes ». Celest® gold et Celest® (commercialisés par Syngenta) sont respectivement en baisse pour le premier, en augmentation pour le second. Mais ces deux solutions de traitement restent largement au-dessus du lot en termes d’utilisation : « Celest gold en encore utilisé sur près de 42% des blés dur, et Celest sur 27% des quintaux de blé dur produit en France ».
Par ailleurs, le traitement de semences, confidentiel il y a encore peu, est aujourd’hui une tendance de fond et touche dorénavant 30% des semences. « On note également une augmentation importante de 8% de l’utilisation de Latitude, une évolution à corréler au fait que l’on fait souvent du blé dur sur blé dur, notamment en région Centre. »
Evolution des protections sur blé dur. (© Gnis, enquête sur les traitements de semences céréales à paille, novembre 2009.) |
Une solution pour les 'bio'
En cette campagne 2008/09, il faut également saluer l’arrivée d’une nouvelle solution pour lutter contre la fusariose. En effet, un essai comparant l’efficacité de Celest® (ou Celest® gold), de Redigo® (Bayer) à la dose de 0,1 l/q ou d’une nouveauté, Cerall® (1 l/q), une nouvelle spécialité fongicide naturelle utilisée pour le traitement de semences de céréales et développée en agriculture conventionnelle et biologique par Belchim Crop Protection. À noter que Cerall® est efficace sur Fusariose, mais aussi sur Carie et Septoriose. C’est un produit élaboré à base d’une bactérie, Pseudomonas chlororaphis.
Dans cet essai, Redigo® et Celest® présentent une efficacité comparable (aux alentours de 200 plantes/m²), mais significativement supérieure au Cerall® (environ 150 pl/m²), le témoin se situant dans l’essai à 120 pl/m².
« Pour les agriculteurs bio, nous avons donc désormais une solution en traitement de semences. » Le produit étant à base d’une bactérie, il convient cependant de conserver les bidons entre 4 et 8°C « et pas plus de deux mois ».
La Jno favorisée par…
Philippe Braun est également revenu sur une enquête menée conjointement par Arvalis et Bayer, portant sur les variables influençant la quantité de Jno, l’une des principales viroses des céréales, entre 2002 et 2008. Les résultats fournis par l’enquête menée en région Paca mettent ainsi différents facteurs en avant.
Tout d’abord, l’année est bien évidemment un facteur qui joue sur la présence plus ou moins importante des pucerons vecteurs de la Jno. « Les dates de semis vont également influencer le taux de Jno, notamment les semis précoces (Ndlr : avant le 25 octobre), plutôt défavorables. » Une densité faible aura de même tendance à favoriser la présence des pucerons, de même qu’un précédent blé ou la présence de repousses à l’inter-culture, les deux facteurs jouant un rôle d’abris pour les pucerons et cicadelles. « L’environnement proche de la parcelle, avec notamment la présence de maïs, ou plus largement de friches sales présentes dans l’environnement immédiat de la parcelle de blé dur », résumait Philippe Braun avant de revenir succintement sur les variétés de blé dur inscrites en 2008 et 2009 (lire ici).
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